La Faucheuse - Neal Shusterman
“Les commandements du Faucheur :
Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d’immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t’ont résisté.”
L’histoire de La Faucheuse se déroule au milieu du troisième millénaire. L’homme a conquis la nature. Il a éradiqué toutes les maladies jusqu’à atteindre l’immortalité. Il est désormais impossible de mourir autrement qu’en étant sélectionné par un faucheur. Citra et Rowan sont deux adolescents choisis par Maître Faraday pour devenir apprentis-Faucheur. Bien que cette profession les horrifie tous les deux, ils n’ont d’autre choix que d’obéir. Les choses se compliquent lorsqu’ils apprennent qu’à la fin de leur formation, seul l’un d’entre eux deviendra faucheur et l’autre sera tué. Les deux apprentis se retrouvent alors en compétition, bien malgré eux.
Ce roman est pour moi la découverte de l’année. J’ai dévoré les cinq cent pages de ce livre en quelques jours à peine et j’attends impatiemment de pouvoir lire le tome 2.
C’est simple : tout m’a conquis dans cette histoire. J’ai adoré l’univers, toutes les spécificités des faucheurs, toute la réflexion sur la mort et sa nécessité. Les extraits de journal de bord des faucheurs sont des passages extrêment bien écrits et chacun comporte une morale ou une question qui fait réfléchir le lecteur. Cette histoire est un page-turner, impossible de le lâcher avant de l’avoir achevé. L’auteur maitrise à la perfection les ellipses temporelles qui permettent à l’intrigue de ne pas s’essouffler.
Les personnages présentés dans La Faucheuse sont tous très intéressants. Aucun n’a le même sens moral et leurs actions sont la suite logique de leur personnalité. On arrive à tous les comprendre, même les plus terribles d’entre eux.
Dans l’ensemble, les personnages sont à l’image de leur époque : froids. L’auteur effectue régulièrement des comparaisons entre l’Age Mortel – le nôtre – et l’Âge Post Mortel – le leur. Notre époque est présenté comme vivante, passionnée et humaine, tandis que la leur est dépourvu de sentiments et d’émotions. Ou du moins, ils sont grandement atténués.
Leur vision de la mort est différente de la nôtre, en partie parce qu’ils comprennent sa nécessité. La psychologie des personnages est en accord avec cela. Malgré leur froideur, on parvient à s’attacher aux personnages. D’abord aux deux adolescents car ils ressemblent à n’importe qui et qu’il est donc facile de s’identifier à eux, et ensuite à certains maitres faucheurs car leur morale irréprochable fascine.
Vraiment accrocheur. Il est léger, l’auteur ne s’accapare pas de descriptions car ce n’est pas le but de ce livre. Cela rend l’écriture très fluide et on enchaine les chapitres sans s’en rendre compte. Je n’ai rien à redire sur le style, il correspond parfaitement à l’histoire.